Jean-Claude Zumwald est né en 1952 à Neuchâtel où il vit toujours.
Il écrit des polars et des nouvelles ; justement, aime bien insérer dans ses romans des petites nouvelles, greffes qui distraient … ou égarent.
Vous ne trouverez pas dans ses récits, trois pages de description complaisante du déroulement d’un viol. Pas de meurtres en série non plus. La moyenne par ouvrage des trucidés est comprise entre très peu et zéro. Si vous ignorez comment un abdomen éventré se vide de ses viscères, vous n’en saurez pas plus après la lecture d’une enquête de Victor Aubois. On est dans le polar soft.
Dans les petites estampilles censées faire le style d’un récit, il y a chez l’auteur le besoin de mettre vingt ou trente ans entre l’écriture et le déroulement des enquêtes qu’il imagine. Bien qu’écrites récemment, elles se déroulent par conséquent toutes dans les années nonante et obligent souvent Victor Aubois à rechercher des faits plus anciens encore – avec une préférence pour le deuxième tiers du 20ème siècle.
J.-C. Zumwald aime l’histoire grande et petite, internationale et locale, majuscule et minuscule ; cela transparaît dans ses textes. Il n’a pas de comptes à régler lui semble-t-il avec son passé, son éducation et les milieux sociaux, ecclésiaux et professionnels qu’il côtoie ou a côtoyés ; mais il les brocarde, les décrit ou les flatte volontiers au fil de ses chapitres. Tout cela bien sûr avec tendresse.
L’auteur enfin ne prend pas pour insulte si on le qualifie de romancier de terroir. Il a la manie en effet d’insérer ses personnages dans des milieux qu’il connaît. Cela évidemment (et « il fait bien » de le dire …) en abordant les thématiques universelles qui touchent aux passions et émotions humaines. Pas étonnant dès lors que Victor Aubois conduise la majorité de ses investigations dans un quadrilatère qui a pour sommet Delémont, Berne, Genève et Fribourg, avec un centre de gravité neuchâtelois et franc-montagnard. Les occasionnelles escapades étrangères se situent dans des régions que Jean-Claude Zumwald apprécie.
Le polar au fond c’est un levier pour parler du quotidien, de ses grandeurs et compromissions.